3. Contre-attaque à Saint-Nicolas-au-Bois
Au cœur de la bataille de Seneffe.
Récit de la sanglante journée du 11 août 1674
par Jean Constant, soldat de l’armée française.
Lorsque le soleil fut au zénith, le prince de Condé s’approcha de nous. Il ordonna à tous les hommes présents de le suivre pour mener une nouvelle attaque. En effet, les troupes ennemies s’étaient rassemblées sur les hauteurs du prieuré de Saint-Nicolas-au-Bois. Il fallait les attaquer au plus vite pour les empêcher de retrouver leurs esprits. Moi et les autres n’avions jamais autant été animés par la rage de vaincre. Et pourtant, après cette première victoire écrasante à Seneffe, nous ne pensions pas que nos ennemis feraient preuve d’une si grande résistance. Et pour cause : le prince d’Orange avait rejoint ses hommes et les encourageait à ne pas se laisser abattre. Au fur et à mesure que j’avançais vers le prieuré, je voyais de plus en plus d’uniformes français tomber autour de moi sous le feu des ennemis. Maintes fois, je voulus m’arrêter pour leur porter secours mais cela m’était impossible. Le bruit incessant des fusils me rappelait à chaque fois qu’il me fallait continuer le combat. Nous étions au bord de la défaite lorsque le prince envoya une vague de nouvelles troupes sur nos ennemis. Le prieuré fut pris tant bien que mal et l’ennemi se replia.
La bataille de Seneffe se déroula sur plusieurs fronts. Embuscades dans les sous-bois, prises de hameaux, affrontements sanglants dans les plaines, cette illustration montre parfaitement ces différents espaces. Les armées étaient respectivement composées de plusieurs régiments et bataillons. Certains corps combattaient à cheval; les autres à pied.