La guerre, une affaire d’hommes ?
La guerre divise la nation en deux parties complémentaires: l’homme soldat et la femme au foyer. Dans cette vision des choses, la femme devient le symbole de la patrie. Dans les représentations artistiques, il est en effet courant de personnifier la patrie par une femme. Dans le cas du tableau d’Eugène Delacroix, la femme n’est pas seulement symbole de la patrie mais devient la personnification de la liberté.
Depuis des millénaires, la guerre est une affaire d’hommes, entre hommes, par des hommes, pour des hommes.
Ce phénomène a contribué à la construction d’un mythe bien connu aujourd’hui: celui de l’homme fort partant au combat la fleur au fusil face à la femme, naturellement pacifiste, symbole de la patrie, gardant foyer et enfants. Cependant, quelques grandes figures emblématiques féminines ont marqué l’histoire dans ce monde essentiellement masculin. Jeanne d’Arc, poussée par sa foi, n’a-t-elle pas conduit les Français à la victoire lors de la guerre de Cent Ans? La reine Elisabeth I n’éleva-t-elle pas l’Angleterre au rang de puissance mondiale?
Pour toutes les autres qui restèrent au foyer, il ne faut pas oublier que la guerre fut également une épreuve. En effet, ces femmes connaissent bien souvent des conditions de vie difficiles (pénuries, épidémies, …), souffrent de la disparition de leurs proches ou subissent la violence des ennemis. De plus, c’est dans ces moments de crise que les métiers et les tâches exécutés par des hommes furent réalisés par les femmes restées au pays. Cette mobilisation impliqua compétences et responsabilités de leur part. Ce n’est donc pas anodin que les sorties de guerre soient marquées par un mouvement d’émancipation et d’autonomisation des femmes. Ce phénomène fut particulièrement visible après les Première et Seconde Guerres mondiales. Cette évolution a permis aujourd’hui la présence de femmes dans de nombreux domaines jadis réservés aux hommes.
Le cliché de la femme au foyer faisant la lessive, la cuisine, s’occupant des enfants a longtemps été la norme dans notre société. Le féminisme a grandement contribué à améliorer les droits des femmes ainsi que leurs intérêts dans la société. Ce mouvement trouve son origine dès la Révolution française. Toutefois, ce n’est qu’à partir des années‘60 que l’égalité des droits progresse avec notamment la loi sur l’égalité des salaires, celle sur les droits civiques, ainsi que l’abolition théorique de toute forme de discrimination.
Jeanne d’Arc semble être la première femme de l’Histoire à s’être retrouvée à la tête d’une armée. À 13 ans, elle entend la voix de l’archange saint Michel. Celui-ci lui demande de libérer la France de son envahisseur anglais et de conduire le futur roi sur le trône. C’est ce qu’elle fera. Jeanne d’Arc mène les Français à la victoire lors de la Guerre de Cent Ans en libérant la ville d’Orléans. Ensuite, elle conduit le dauphin Charles VII à la cathédrale de Reims afin qu’il soit sacré roi de France.
En 1910, Elise de Roche devient la première aviatrice brevetée au monde. Le XXe siècle va voir se développer un formidable mouvement d’émancipation de la femme. Progressivement, la majorité des pays occidentaux vont laisser aux femmes la possibilité de faire carrière dans des domaines autrefois réservés aux hommes. Dès 1975, une loi américaine autorise les femmes à entrer dans les académies militaires fédérales. Toutefois, elles restent très peu nombreuses.
Lors de la Première Guerre mondiale, les femmes furent mobilisées pour soutenir l’effort de guerre. Leurs tâches étaient multiples : distribution du courrier, travail dans l’administration, conduite de transports divers mais aussi confection d’armes. En effet, beaucoup d’entre elles furent appelées à travailler dans les usines d’armement. Ces femmes étaient surnommées les « munitionnettes ». En quatre ans, environ 300 millions d’obus et 6 milliards de cartouches furent fabriqués par ces femmes (France).
Au début du XXe siècle, un mouvement féministe va se développer en Grande-Bretagne. Ce mouvement gagna plusieurs pays occidentaux. Mené essentiellement par la gent féminine, le mouvement revendiquait l’élargissement du droit de vote aux femmes. Ces dernières furent appelées suffragettes. Leur mode d’action était principalement basé sur la provocation. En 1918, les Britanniques obtinrent le droit de vote. Aux Etats-Unis, le 19e amendement de la Constitution garantit le droit de vote aux femmes en 1920.