Le cadre historique
Seneffe: théâtre d’affrontements entre grandes puissances
Le 11 août de l’an de grâce 1674, le village de Seneffe est le théâtre d’affrontements entre les grandes puissances d’Europe. Cette bataille est des plus sanglantes et oppose le Royaume de France aux Provinces-Unies (Pays-Bas actuels). À la tête de ces deux armées, deux chefs de guerre illustres: Louis II de Bourbon, prince de Condé et Guillaume III d’Orange, souverain des Provinces-Unies et de l’Angleterre.
Né en 1621, Louis II de Bourbon Condé est un prince de sang. Véritable génie militaire, il offre la victoire aux Français lors de la bataille de Rocroi (1643) contre les Espagnols. Arrivé au grade de général, sa carrière est riche d’exploits militaires qui lui valurent le surnom de ‘Grand Condé’.
Né dans la maison d’Orange-Nassau, Guillaume III devient souverain des Provinces-Unies (Pays-Bas actuels) en 1650. Quelques années plus tard, il est couronné roi d’Angleterre et d’Ecosse. En 1672, il est nommé stadhouder des Pays-Bas et devient capitaine général des forces s’opposant à l’invasion de la France.
Pour l’aider dans sa lutte contre le redoutable Louis XIV, le Prince d’Orange demanda l’aide de l’Espagne et du Saint Empire germanique. Ces deux armées étaient respectivement commandées par le comte de Monterey et le comte de Souches.
La bataille de Seneffe eut lieu dans le cadre de la guerre de Hollande. Quelques années plus tôt, les Provinces- Unies, jouissant d’une grande prospérité économique, provoquèrent la colère de Louis XIV. Sur les conseils de son secrétaire d’ État Colbert, le Roi Soleil déclara la guerre à la Hollande et entreprit de la conquérir. Nous sommes en 1672 et ce fut le commencement de la première campagne de la guerre de Hollande. Un an plus tard, le conflit devint européen avec le jeu des alliances.
La campagne de 1674 se déroula principalement dans les Pays Bas espagnols (Belgique actuelle). Au début du mois d’août, les armées du prince d’Orange s’installent dans les environs de Seneffe avec pour objectif de rejoindre la frontière française. Les hommes du prince de Condé quant à eux ont installé leur campement à Piéton.
Ce lieu est réputé inattaquable et les deux armées ne sont qu’à quelques kilomètres l’une de l’autre.