Tapisserie «Cheval fondu »

Au XVIIIe siècle, les intérieurs sont plus petits, plus intimistes et dominés par les boiseries et les miroirs. La tapisserie reste un produit de luxe fort recherché qui doit s’intégrer dans ces nouveaux décors. Ainsi, les manufactures proposent des tentures -suites tissées de plusieurs pièces de dimensions différentes- pouvant plus aisément s’adapter aux lieux à garnir.

La manufacture royale d’Aubusson diffuse sa production dans toute l’Europe. Elle produit essentiellement des verdures, des pastorales, des scènes galantes ou des amusements champêtres. L’exemplaire du château montre une scène de "Cheval fondu" appartenant à la série des "Amusements champêtres". Cette dernière est réalisée selon les cartons de Jean-Baptiste Huet d’après ceux de Jean-Baptiste Oudry pour la manufacture royale de Beauvais.

Rencontrant un large succès, cet ensemble est reproduit en plusieurs exemplaires avec des variantes dans le dessin mais aussi dans la qualité du tissage -selon la finesse des fils de laine ou de soie- ce qui permet de varier les coûts et de toucher une plus large clientèle. L’exemplaire présent au château est assez simple.

La scène se déroule dans un paysage champêtre composé d’une fontaine maçonnée à droite, de pignons de maisons à gauche, de grands arbres et à l’arrière-plan, d’un pont avec un pêcheur et d’une église.

Au centre, cinq garçons jouent au « Cheval fondu ». Ici, le joueur incliné à l’horizontale et celui qui le soutient, forment l’équipe « cheval » tandis que les trois autres sont les « cavaliers ». Le jeu consiste à ce que tous les cavaliers sautent à califourchon sur le dos du cheval tout en gardant leur équilibre. Le but de l’équipe adverse est de devenir «cavalier» et pour cela, la monture ne doit pas s’effondrer et elle peut même s’ébrouer pour faire tomber les enfants sur son dos.   

La tapisserie est entourée d’une bordure d'origine à décor de croisillons et de feuillages terminé par un liseré bleu qui caractérise le travail d’Aubusson.

Laine.
243 x 280 m.
Provenance : 2004, Legs Juliette D’Allemagne-Rémy.
Inv. n°DO329.

Cette œuvre est exposée au premier étage du musée.