Réchaud brûle-parfum
CollectionOctobre 2019
Paris - Daniel Jean Joubert - 1748-1749
Le XVIIIe siècle est l’âge d’or de la séduction. Fragrances délicates et florales embaument boudoirs et alcôves, lieux propices à la coquetterie. À côté des pots-pourris, les parfums d’ambiance peuvent être diffusés par fumigation ou évaporation. Dans le premier cas, des braises ardentes de bois odorants, de résines ou d’épices sont disposées dans des cassolettes munies de couvercles repercés à travers lesquels les senteurs se dispersent de façon diffuse. La seconde méthode consiste à subtilement distiller une eau de senteur au-dessus d’un réchaud à feu doux.
L’objet du mois est un petit réchaud à brûle-parfum dont il manque malheureusement le récipient. Ce dernier qui peut être en matériaux variés, prend différentes formes parmi lesquelles un vase rempli de fleurs à parfum. Le liquide parfumé s’évapore dès lors d’une façon plus dosée en suivant les tiges creuses pour se diffuser à l’extérieur par le cœur des fleurs.
Le réchaud repose sur trois pieds à crosse surmontés de palmettes et de languettes ajourées qui se terminent en supports à enroulement pour accueillir un récipient à parfum. Les pieds sont reliés par le réceptacle pour les braises repercé de rinceaux et de palmettes et à la base, par un ramasse-cendre bordé de filets. Le manche tourné en poirier noirci est emmanché dans une douille conique à étranglement.
L’orfèvre Daniel Jean Joubert est actif à Paris de 1745 à 1763. Un bel exemple complet avec le vase fleuri du même orfèvre est conservé au Musée des Arts décoratifs de Paris.
Argent, bois.
H. 6,1 cm, Ø 7 cm, L 14 cm, 95 g.
Provenance : 1978, Donation Claude et Juliette D’Allemagne.
Inv. sda 281.
Poinçon : sous le ramasse-braises
1 Charge : A couronné pour Paris, 1744-1750
2 Maison commune : H couronné pour Paris, 1748-1749
3 Maître-orfèvre : DJJ couronnées, fleur de lys couronnée, deux grains
: sous la lèvre de la cassolette
4 Décharge : une tête de saumon
L’objet est actuellement exposé dans la chambre à coucher.