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Portrait d’un gentilhomme

Collection

Mai 2025

Jean Ranc (attribué), vers 1700-1705

Le portrait rencontre un triomphe croissant dans la peinture française en cette fin de règne de Louis XIV. Le portrait d’apparat émerge au moment même de l’exécution de la présente toile. Les peintres portent une attention particulière à la représentation fidèle de la physionomie et de la psychologie du modèle. Son statut social et la décontraction de sa pose ressortent également. 

Le tableau de la collection montre un jeune homme au regard franc qui se détache d’un fond neutre. La mise et la pose du modèle transmettent une atmosphère détendue et intime. Sa perruque Louis XIV, longue et bouclée, ferait presque oublier qu’il est en tenue d’intérieur, certes très riche et sophistiquée. Le gentilhomme porte un drapé de velours avec une fine bande dorée tout juste discernable par-dessus une chemise blanche, que l’on devine au niveau des manches, ainsi qu’une cravate en dentelle sagement nouée. Son maintien est noble, mais pas empesé. Son mouvement paraît naturel, comme s’il venait de reprendre un pan de sa tenue. Les couleurs sont plutôt sombres, mais la lumière qui se reflète dans les tissus aux textures parfaitement rendues leur donne de la vivacité.

Né à Montpellier en 1674, Jean Ranc, auteur supposé de cette œuvre, a dédié sa carrière à l’art du portrait, bien qu’il ait également réalisé des toiles aux sujets mythologiques. Il se forme d’abord dans l’atelier de son père Antoine Ranc, et gagne ensuite Paris vers 1696, pour étudier auprès du célèbre portraitiste Hyacinthe Rigaud. L’Académie royale de peinture et de sculpture l’accueille en 1700 et, dix-huit ans plus tard, il réalise à la cour le portrait du jeune roi Louis XV et de son grand-oncle Philippe d’Orléans, alors régent du royaume.

Huile sur toile, bois doré.
Hors cadre : 96,5 x 76,5 cm / avec cadre : 111 x 98 cm.
Provenance : 2003, Legs Juliette D’Allemagne-Rémy.
Inv. n° DO325a.

Cette œuvre est exposée au premier étage du musée.
 

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