Pèse-lettre

Ce petit instrument portatif, utilisé pour peser le courrier, fait son apparition dans la seconde moitié du XIXe siècle, à une époque où la poste se standardise et se démocratise.

En 1840, l’Angleterre émet le premier timbre-poste, introduisant un nouveau système de taxation des lettres. Avant cette date, le port des lettres est souvent payé au messager par le destinataire et pouvait varier selon les régions. Avec l’arrivée du timbre, c’est l’expéditeur qui paye la taxe d’acheminement, selon une tarification fixe basée sur le poids et la destination. C’est également au milieu du XIXe siècle que l’enveloppe standardisée devient courante. Auparavant, l’adresse des missives est généralement inscrite au dos de la lettre pliée, scellée pour garantir la confidentialité.

À partir de ce moment-là, plusieurs modèles de pèse-lettres sont inventés pour permettre de peser le courrier chez soi.
L’exemple de la collection est un modèle à main doté d’un mécanisme fonctionnant grâce à un levier terminé par un contrepoids. Lors de la pesée de la lettre, l'aiguille, solidaire au levier, se déplace devant un cadran gradué indiquant le poids en grammes. Ici, la graduation va de 0 à 50, avec une précision accrue de 0 à 15. Les divisions de l’échelle graduée ne sont pas équidistantes pour compenser la valeur de l’angle. En effet, selon le calcul mathématique avec un peson à tangente, la valeur de l’angle augmente moins vite que la tangente, rendant les écarts de plus en plus petits au fur et à mesure que l'on avance sur la graduation, ce qui diminue la précision de la pesée.La lettre est suspendue à l’aide d’une pince à ressort.

Cet instrument de pesage porte la marque N.B déposé pour Narcisse Eugène Briais, un fabricant de balance actif à Paris de 1859 à 1886. Il a fabriqué plusieurs modèles de tailles et graduations différentes, ainsi qu’une variante où la pince est remplacée par un petit plateau suspendu pour peser de petits objets.

Laiton.
H 10,4 cm, L 4,6 cm.
Provenance : 2004, Legs Juliette D’Allemagne.
Inv. n° DO 370.

L’objet est actuellement conservé dans les réserves.