Huilier

Le terme huilier désigne l’ensemble servant pour l’huile et le vinaigre. L’exemple de Jacobus Schanfeler se différencie par l'ajout de deux petits saupoudroirs. Ces derniers sont disposés dans des ouvertures présentes sur le côté du réceptacle où les convives placent habituellement les bouchons lors de l’utilisation des flacons. Pour l'époque, cette combinaison de service à condiments est fréquente en Angleterre mais exceptionnelle en Belgique.                                

L'absence de poinçons du XVIIIe siècle sur les saupoudroirs ainsi que leurs frises gravées qui sont partiellement cachées par le réceptacle, pourraient mettre en cause l'authenticité de la pièce. Pourtant, cet ensemble semble d'origine par la présence de chaque côté d'un anneau dans le haut mais également d'un support dans le bas qui n'aurait aucune utilité pour le placement des bouchons. De plus, les saupoudroirs suivent globalement la forme alternativement convexe et concave de ce support.

L’ensemble est de style Régence. La ceinture ondoyante donne une impression générale de mouvement. Par contre, les différents éléments sont encore très symétriques tels que les huit montants ornés de coquilles et de palmettes qui reposent sur huit pieds en sabot. La tige centrale se termine par une poignée, ce qui permet de déplacer l’ensemble des condiments en même temps. La transparence des deux flacons en verre taillé aide à visualiser la différence entre les liquides.

Jacobus Schanfeler (1697 – 1768) a suivi sa formation chez l’orfèvre Pieter Colle à Gand et devient maître le 8 mai 1721. La collection de Seneffe possède également une chocolatière qui est aussi atypique (cfr. Collection en ligne mars 2010).

Argent, verre.
Huilier H. 25,3 cm, L. 21,8 cm / saupoudroirs : H. 11,7 cm, Ø 3,9 cm.
Provenance : 1978, Donation Claude et Juliette D’Allemagne-Rémy.
Inv. n° sda305.

Striche.

Poinçons : sous la base du réceptacle.

1.,2. Heaume et G couronné pour Gand.
3. Lettre annale :  D pour 1747.
4. Maître-orfèvre : trèfle couronné.
5. Poinçon d’importation (1898-1970) : cygne (également présent sous la base des saupoudroirs).

L’ensemble est présenté dans la salle consacrée au Carême.