Écuelle couverte sur son plateau

Avant la fin du XVIIIe siècle, le bouillon, servi dans une écuelle, est habituellement pris dans la chambre le matin ou donné aux accouchées et aux malades. Par la suite, il sera servi dans un bol ou une assiette à soupe en porcelaine alors que l’écuelle, elle, tend à disparaître.
Ici, l’écuelle est un objet aux lignes épurées et simples typiques du style néoclassique mais orné d’un élément dans le goût chinois qui était en vogue sous Louis XV. Il s’agit de la prise centrale du couvercle qui présente un mandarin chinois fantaisiste caractérisé par son vêtement ample et son chapeau plus au moins pointu.

Pourquoi ce personnage asiatique ? Parce que, à cette époque-là, les Européens importent de Chine du thé, des soieries, des porcelaines, des laques,… et tout ce répertoire exotique inspire les artisans européens. De là d’ailleurs le terme de chinoiseries appliqué aux objets ou décors.
L’écuelle est placée sur un piédouche circulaire qui rappelle l’assise du mandarin. Elle est munie de deux amples anses rectangulaires, agrémentées d’attributs de l’amour – carquois, arc et flèches - et surmontées d’une pomme de pin.
L’écuelle est posée sur un plateau indépendant assorti. L’ensemble est décoré d’une frise gravée de rinceaux feuillagés. Le couvercle et l’assiette sont bordés d’une cordelière.

Antoine Boullier est reçu maître à Paris le 16 décembre 1775.

Vermeil.
H. 21 cm, l. 22,7 cm, ø plateau 24,5 cm.
Provenance : 1986, Legs Claude D’Allemagne.
Inv. n° sda 553.

Poinçons : Bord écuelle, bord couvercle, revers plateau, bord plateau, dos chinois.
1. Poinçon de charge : A couronné pour 1783-1789.
2. Maison commune : Poinçon P fleuronné surmonté d’une couronne fermée avec le millésime 88 pour 1788.
3. Maître-orfèvre : Fleur de lys couronnée, 2 grains, AB et une tour.
4. Poinçon de charge : un cercle tracé de petits traits très légers avec au centre un A italique et le numéro 3 pour 1789-1792.
5. Poinçon de recense : un crabe à partir de 1838.

L’écuelle est actuellement conservée dans les réserves.