Couvert de voyage
CollectionJuin 2012
Paris – Claude Petit – vers 1645/1650
Jusqu’au XVIIe siècle, le convive invité à un repas apporte avec lui son couvert en argent. Ce n’est qu’à la fin du XVIIe siècle que s’établit progressivement la coutume que l’hôte fournisse lui-même la vaisselle et le couvert à chaque invité.
Le couvert, présenté ici, est démontable et comporte une fourchette, une cuillère et un couteau. Il est monté en deux parties : une partie en vermeil et l’autre en émaux peints sur cuivre ornés de fleurs bleues, rouges, oranges et de feuillages verts sur fond blanc, le tout est relié par un pas de vis. Une fois l’ensemble dévissé, tous les éléments sont rangés dans un étui en cuir décoré de semis de flammes dorés au petit fer, dont le couvercle est manquant ici.
La cuillère est renforcée au dos par une attache en « queue-de-rat » qui sert de jointure entre le manche et le cuilleron ovale. Le couteau, présenté ici, dispose encore d’une lame d’acier pointue alors que dès la seconde moitié du XVIIe siècle, elle s’arrondit. La fourchette, quant à elle, a trois dents. Ce n’est qu’à la fin du XVIIe siècle qu’elle en aura quatre. Quant à son usage courant, il faut même attendre le XVIIIe siècle.
L’orfèvre, Claude Petit, entre en apprentissage dans l’atelier de Jérôme Acher à l’âge de quatorze ans. Il acquit la maîtrise à Paris en 1645. En 1680 il est admis dans la communauté des orfèvres de Chambéry. Un autre couvert en émail de cet orfèvre est conservé dans une collection privée.
Vermeil, émaux, cuivre, acier, cuir.
L. couteau : 15,8 cm, L. cuillère : 15,9 cm, L. fourchette : 14,9 cm.
Provenance : 1978, Donation Claude et Juliette D’Allemagne.
Inv. n° sda133.
Poinçons : au dos du cuilleron.
1. Maître-orfèvre : marque partielle à lettre C … séparée par un arbre sous une fleur de lys et deux grains.
Le couvert est actuellement présenté dans le cabinet ovale.