Buste de Jean-Jacques Rousseau

Le buste en argent, présenté ici, figure le philosophe Jean-Jacques Rousseau. De son vivant, l’écrivain - né en 1712 et décédé en 1778 - avait pourtant toujours refusé de poser pour la postérité.
Le buste, fixé sur un socle en marbre noir, est donc post mortem ; d’ailleurs, à l’arrière, est gravée l’inscription : Fait au marteau par Benoit 1789. Néanmoins, il porte également le poinçon P de 1787.
Plusieurs bustes posthumes ont été réalisés soit en marbre, en bronze ou en plâtre par Jean-Antoine Houdon d’après le masque mortuaire de Rousseau. L’orfèvre Pierre-Nicolas Benoit s’en est probablement inspiré. Il en reprend l’attitude générale mais le visage semble plus expressif, c’est celui d’un homme d’âge mûr au regard profond et intelligent.
Il montre une grande recherche dans le détail, voyez les plis sur le front, les rides,… Il représente avec minutie la perruque assez courte avec ses boucles bien serrées. Il porte de l’attention aux vêtements de Jean-Jacques Rousseau revêtu d’un habit à la française dont trois boutons joliment travaillés sont visibles, complété d’un gilet, d’une chemise et d’un jabot. Les bras sont coupés juste en dessous des épaules.
Peu de bustes en argent, tel que celui-ci, sont connus.

Pierre-Nicolas Benoit fait insculper son poinçon à Paris le 21 mars 1781. Il est établi « Au vase d’or » à la rue Montagne sainte Geneviève jusqu’en 1789, ensuite il s’installe Quai des Orfèvres jusqu’en 1793.

Argent, marbre.
H. 35,5 cm.
Provenance : 1984, Legs Claude D’Allemagne.
Inv. n° sda604.

Poinçons : à l’arrière de la nuque.
1. Poinçon de charge : A couronné ; trompette et palme pour 1782-1789.
2. Poinçon P couronné pour 1787.
3. Maître-orfèvre : fleur de lys couronnée, 2 grains de remède, une coupe et les initiales PB.
4. Poinçon de décharge : une tête de perroquet
5. Contremarque : une mouche

Le buste est actuellement présenté dans la chambre de la bibliothèque.